Une crèche, des étudiants, du coworking ... l'exemple des Jardins d'Haiti !
« Salle de spectacle, crèche, jardin partagé, espace de coworking… Au cœur du quartier populaire de La Blancarde, cette maison de retraite associative fait figure de modèle. »
Avant d’arriver aux Jardins d’Haïti, Antoinette Ragno pensait qu’une maison de retraite, c’était forcément le lieu « de la solitude et des personnes âgées qui décrépissent ». Il y a six ans, l’ancienne corsetière de 80 ans a posé ses valises dans cet Ehpad marseillais caché au fond d’un square du quartier populaire de La Blancarde, et le stéréotype a vite pris du plomb dans l’aile. Pendus au mur de l’entrée ? Des skateboards. Sur la droite après l’ascenseur ? Un salon de coiffure qui, ce matin d’octobre, tourne à plein régime. Attablé dans le patio ombragé ? Un salarié d’une multinationale de l’énergie en train de télétravailler. La veille, dans la salle de spectacle de 300 mètres carrés, Antoinette a assisté à une performance de danse qu’on aurait très bien pu voir dans n’importe quel lieu culturel. « Ici, ça n’a rien à voir avec l’idée que je me faisais d’un Ehpad », sourit-elle.
Ce mélange des genres et des gens, c’est l’œuvre de Laurent Boucraut, l’iconoclaste directeur des Jardins d’Haïti, qui nous reçoit en tee-shirt et en baskets et que tous ses salariés tutoient. « Ici, on s’occupe de 90 résidents qui ont en moyenne 90 ans. Sur ces 90 personnes, il y en a seulement 10 qui peuvent vraiment profiter des sorties, donc la solution, c’est d’amener le monde à eux », explique celui qui a repris les rênes de la maison ..
